Faire un savon artisanal, un travail d’équipe
Pour fabriquer un savon artisanal, on a besoin d’un personnel qualifié. Le propriétaire ou maître de de la savonnerie artisanale est responsable de l’achat des matières premières, il engage le chef et certains ouvriers qui s’occupent également de la vente en gros ou en détail sur les marchés locaux.
Ouvriers, producteurs de savon artisanal
Les ouvriers engagés chaque année au moment de la production de savon artisanal sont divisés en 2 groupes. Le premier s’occupe de la saponification et le second du coulage, du marquage, du tamponnage et de la coupe.
Le chef est responsable du brassage de la pâte à savon et toute l’équipe dépend de son savoir-faire. Du fait du caractère saisonnier de la fabrication de savon artisanal, il se déplace d’une savonnerie à l’autre avec les ouvriers qu’il a formés.
Mis à part le professionnalisme du chef de production qui coordonne, contrôle toutes les opérations et sert d’intermédiaire entre le patron et les ouvriers, la majeure partie des travaux n’exige pas de qualifications particulières. La rémunération de chacun est fonction de ses attributions et celle du chef est évidemment plus élevé.
La qualité du savon artisanal repose entièrement sur le doigté du chef acquis au cours de longues années de pratique. Il doit surveiller de très près et pendant plusieurs jours la coagulation du liquide dans la grande cuve. Seul à retourner la pâte à savon, c’est lui qui détermine la fin de la cuisson.
Le savon artisanal ne peut pas se constituer si la concentration de soude caustique n’atteint pas les 31 degrés. Le chef doit plonger une longue tige de bois dans la cuve, prélever de la pâte, la sentir et la goûter comme s’il s’agissait d’un mets et s’assurer qu’elle est légèrement sucrée et d’une texture douce et onctueuse.
Si il y a le moindre doute, la décision finale revient au propriétaire de la savonnerie artisanale qui qui dans certains cas, fait appel à une tierce personne, pour l’ultime arbitrage avant l’ajout de parfum.
Le travail le moins prestigieux et le moins bien payé, physiquement fatiguant et parfois dangeureux est accompli par celui qui s’occupe de la chaudière, ceux qui répandent la pâte et ceux qui retiraient l’huile du puits. L’alcali et les étincelles qui sortent de la cuve peuvent brûler les mains, les pieds. Les ouvriers s’enroulent autour des mains et des bras des bandelettes de coton qu’ils lavent tous les soirs et remettent le lendemain.