Quelles sont les fonctions d’un vêtement ?
Les fonctions d’un vêtement sont définies comme suit : utilité, pudeur, impudeur (ou attraction sexuelle) et ornement. Puis en quatre fonctions additionnelles : différenciation symbolique, appartenance sociale, affirmation de soi et modernisme.
Les 4 fonctions principales seront brièvement examinées ci-dessous.
L’utilité du vêtement
Le vêtement a évolué de manière à satisfaire de nombreux objectifs pratiques, ou liés à la protection. L’environnement est parfois hostile, et le corps a besoin de conserver une température moyenne pour assurer la circulation du sang et le confort. L’homme de la brousse doit rester au frais, le pécheur se maintenir au sec, les pompiers ont besoin de se protéger des flammes, et le mineur, des gaz toxiques. Les réformateurs de la tenue vestimentaire ont généralement placé l’utilité avant toute considération esthétique.
Ainsi, dans les années 1850, l’Américaine Amelia Jenks Bloomer, éditrice et militante pour le droit de vote des femmes, s’est attaquée à l’absence de caractère pratique de la crinoline. Elle a revendiqué le port du pantalon pour femme, baptisé « pantalette » ou « bloomer ». On ne devrait jamais sous-estimer la notion d’utilité… Les consommateurs choisissent souvent des vêtements en veillant à ce qu’ils soient confortables, durables et faciles à entretenir. Depuis quelques années, les tenues de sport et de fitness qui sont, à l’origine, des articles utilitaires, dominent le marché des vêtements pour la détente. Elles sont à la mode parce qu’elles suggèrent la santé et l’énergie de la jeunesse. Cette tendance se retrouve également dans les accessoires, comme les bijoux, les sacs à main, les chaussures…
La pudeur
Les vêtements cachent notre nudité. La société exige le respect des convenances, et a édicté des lois (vestimentaires) somptuaires pour refréner l’extravagance et préserver la bienséance. La plupart des gens redoutent de révéler leurs imperfections physiques… En particulier lorsqu’ils vieillissent, l’habillement dissimule nos défauts (réels ou imaginaires). La pudeur est définie socialement, et varie en fonction des individus, des groupes et des sociétés, ainsi qu’à travers les époques.
Les dictats de certaines sociétés
Dans certains pays du Moyen-Orient, progressistes et fondamentalistes débattent toujours de la manière dont les femmes doivent se couvrir… Et dans bien des sociétés contemporaines, il va de soi qu’elles doivent porter de longues jupes. Les Européens sont généralement moins inhibés que les Américains… Mais la tendance à s’habiller de façon informelle pour aller au bureau le vendredi vient des États-Unis. Les vêtements de fête et de plage sont plus suggestifs qu’ils ne l’ont jamais été au cours de l’histoire. Les images de corps nus sont omniprésentes dans la publicité et les médias.
L’impudeur (l’attraction sexuelle)
Les vêtements peuvent être utilisés pour souligner l’attractivité et la disponibilité sexuelles de la personne qui les porte. Le rôle traditionnel de la femme comme objet sexuel passif a contribué à ce que le vêtement féminin soit davantage érotisé… On trouve la lingerie faite d’étoffes qui imitent la texture de la peau, accessoires, cosmétiques, etc. De nombreux critiques et théoriciens de la mode ont mobilisé une approche psychanalytique… Fondée sur les écrits de Sigmund Freud et Carl Jung, pour expliquer les processus inconscients qui sous-tendent les évolutions de la mode.
Selon le concept de « zone érogène mobile » (élaboré par J. C. Flugel, disciple de Freud, vers 1930), la mode stimule continuellement l’attirance sexuelle en concentrant l’attention de façon cyclique sur différentes parties du corps dans le but de séduire, de nombreux articles vestimentaires étant des symboles des organes génitaux masculins ou féminins. Parfois, des habits explicitement sexualisés comme la braguette apparente des XVe et XVIe siècles ou le soutien-gorge, deviennent une mode.
L’ornement
L’ornementation nous permet d’enrichir nos attraits physiques, d’affirmer notre créativité et notre personnalité… Ou de marquer une appartenance à une culture. L’ornementation peut aller à l’encontre des besoins liés au confort ou à la santé, comme dans le cas du tatouage, du corset, ou du piercing. Les ornements peuvent être permanents ou éphémères, il peut s’agir d’additions au corps, ou d’ablations.
Les cosmétiques, les bijoux, la coiffure et le rasage, les faux ongles, les perruques, le bronzage, les talons et la chirurgie, sont tous des ornements corporels. Les sacs à main ou sacoche pour homme, les chaussures… sont également des ornements. Les gens, les jeunes et les femmes en particulier, s’efforcent de se conformer à l’idéal de beauté prédominant. Les contorsions imposées au corps et son remodelage, à l’aide de rembourrages ou de gaines, ont modifié au fil du temps la silhouette à la mode.